Les voyages internationaux ont fortement rebondi face aux pressions économiques croissantes, notamment l'inflation, la hausse des taux d'intérêt et le resserrement des budgets des ménages.
Malgré ces vents contraires, le nombre de voyages internationaux en 2023 ont été de 1,26 milliard, soit 86 % de la demande en 2019. À quelques exceptions, ce chiffre dépasse les volumes de demande historiques de toutes les années précédant la pandémie.
La reprise des voyages d'agrément a été plus forte que celle des voyages d'affaires ou autres et représente actuellement environ 60 % de l'ensemble des voyages touristiques. Le nombre de voyages d'agrément effectués en 2023 n'était inférieur que de 10 % au pic précédent de 2019, et la reprise est évidente dans la plupart des régions du monde, à l'exception de l'Asie-Pacifique.
Ce qui est encourageant pour les perspectives à court terme, c'est que les voyages sont une priorité dans les dépenses de consommation.
La part des dépenses de consommation consacrée aux voyages a généralement diminué au cours des précédents ralentissements économiques ou des périodes d'incertitude, la priorité étant donnée à des dépenses plus essentielles.
Toutefois, à l'heure actuelle, nous constatons des économies sur d'autres postes de dépenses discrétionnaires, la part des voyages dans le portefeuille ayant retrouvé son niveau de 2019 parmi les économies avancées.
L'augmentation des dépenses de voyage est en partie motivée par la hausse de certains coûts, due à une combinaison de pressions inflationnistes plus larges et de facteurs liés à l'offre.
Ces coûts croissants, combinés à une baisse potentielle des perspectives des consommateurs, constituent une menace pour l'industrie, mais il n'y a actuellement aucun signe clair que les coûts sont un facteur dissuasif pour les volumes de voyages.
La croissance des revenus dans plusieurs grands pays développés entraînera une augmentation du nombre de ménages ayant les moyens de voyager au cours des dix prochaines années. C'est notamment le cas aux États-Unis, où 8 millions de ménages supplémentaires auront les moyens de voyager. Dans ce total, les revenus sont plus élevés et la demande pour des voyages plus luxueux devrait se poursuivre.
La clé sera néanmoins la Chine. Les touristes chinois joueront effectivement un rôle crucial dans la reprise du tourisme. La Chine a assoupli ses règles de voyage international pour répondre à la demande croissante du tourisme émetteur.
Début 2024, la Chine a introduit une politique d'exemption de visa pour les ressortissants de 11 pays, dont la Suisse, ce qui a permis d'attirer davantage de touristes de ces nations.
La croissance chinoise devrait dépasser celle d'autres grands marchés et, ce faisant, accroître son importance pour la plupart des destinations en raison de l'augmentation importante du nombre de ménages ayant les moyens de voyager.
La Chine pourrait devenir un marché source deux fois plus important que les États-Unis en termes de dépenses dès 2033 avec plus de 400 milliards de dollars d'ici 2033.
En résumé, avec l'assouplissement des restrictions et l'intérêt croissant des voyageurs chinois, le secteur du tourisme est bien positionné pour une reprise dynamique dans les années à venir.