Les semaines se poursuivent et se ressemblent sur les marchés financiers. Si l’espoir ne vient pas d’un potentiel règlement politique, il vient de Hong-kong (où l’exécutif a annoncé le retrait du texte à l’origine de la contestation) ou de Washington (les leaders chinois et américains ont annoncé en milieu de semaine qu’ils avaient décidé de se rencontrer en octobre). Quoi qu’il en soit, sur la semaine, les principaux indices américains terminent donc en nette hausse. Même tendance positive pour les indices européens avec des hausses moyennes de près de 1.5% malgré les incertitudes entourant l’avenir du Brexit. En Asie, la majeure partie des indices ont aussi succombé à l’espoir de voir la Chine et les États-Unis renouer le dialogue commercial et d’assister à la fin de manifestation à Hong-Kong. Mais pour combien de temps ?
La livre a poursuivi sa dégringolade en milieu de semaine, tombant à un niveau plus vu depuis trois ans, entre les craintes d'un Brexit sans accord et celles d'un retour au pouvoir des travaillistes, menés par le très à gauche Jeremy Corbyn. Le franc suisse quant à lui continue la progression face à l’euro en touchant un plus haut niveau annuel, proche de juin 2017. Parmi les membres du G10, la seule devise à avoir fini dans le rouge face au dollar est le yen. Dans les marchés émergents, même tendance (toujours face au dollar) avec les progressions notoires du peso argentin et du rand sud-africain.
Les entreprises zombies (une entreprise de plus de dix ans qui présente un taux de couverture des intérêts inférieur à 1 pendant trois exercices consécutifs) sont de retour et pourraient retarder fortement la reprise de l’économie. La Banque des Règlements Internationaux (BRI) et l’Organisation de coopération et de développement (OCDE) ont mis en garde, fin 2018, contre les dommages collatéraux d’une politique monétaire de la Banque Centrale européenne (BCE) extrêmement laxiste. Une des plus grandes menaces serait l’augmentation des « entreprises zombies ». Depuis que le « redressement économique » a commencé, le pourcentage d’entreprises zombies dans les 14 économies dites avancées est passé de 7,5% à 12%. La Bank of America Merrill Lynch quant à elle estime que plus de 10% des plus grandes entreprises pourraient être catégorisées comme « entreprises zombies ». Les entreprises « zombies » se nourrissent d’un environnement où les banques centrales n’ont aucun autre choix que d’assouplir leurs politiques monétaires. Cependant, un retournement de la tendance (initiée par exemple par un regain d’inflation aux États-Unis en 2020) pourrait faire ressurgir la problématique du manque d’investissement très rapidement…
Avec toutes les tensions commerciales, on avait presque oublié un pays d’une superficie de 7.962 millions de kilomètres carrés : l’Australie. Pourtant le pays a enregistré sa plus faible croissance annuelle depuis dix ans, avec une augmentation de seulement 1,4% de son PIB. Ce dernier n'a progressé que de 0,5% au second trimestre par rapport au trimestre précédent. Sans les exportations minières et les dépenses publiques, le chiffre aurait été nul et se serait rapproché d’une récession ; ce que le pays n’a pas connu depuis 28 ans… L’économie australienne est impactée de plein fouet par le ralentissement économique chinois, son premier partenaire, une baisse de la consommation intérieure et un recul du marché de l’immobilier. Si la banque centrale australienne a conservé ses taux à 1%, elle pourrait envisager très prochainement de baisser ses taux (à l’instar de toutes les autres grandes banques centrales) pour tenter de relancer son économie. Mais cela sera-t-il suffisant ?
Baisse des prévisions pour l’exercice en cours et prudence pour l’année qui vient, la capitalisation boursière d’Aston Martin a fondu de …70% en l’espace de neuf mois. La marque qui voulait concurrencer Ferrari et sa performance (boursière) avait pourtant fait une rentrée en grande pompe en octobre dernier (à 1900 pence contre … 536 aujourd’hui). Comme l'avait prévenu le management en mai, le constructeur continue de pâtir des incertitudes macroéconomiques, Brexit oblige, et de la faiblesse persistante sur les marchés britannique et européen. Aston Martin a tout de même été en mesure de signer une hausse de ses ventes qui atteint 7% en glissement annuel, du fait principalement de la bonne tenue de ses activités sur le continent nord-américain (+22%). Mais pour le constructeur de la DB1, le climat reste moribond sur ses marchés de référence, avec des ventes qui chutent de 22% sur son territoire domestique et de 28% sur la zone Europe-Afrique-Moyen Orient. La direction n’espère dès lors plus écouler les 7’100 à 7’300 unités comme précédemment annoncé, visant désormais une fourchette comprise entre 6’300 et 6’500 véhicules. Rappelons que pour Aston Martin, qui se positionne sur le segment du haut de gamme, avec un prix moyen de ses voitures en catalogue dépassant les 200’000 euros, les volumes de vente sont peu élevés en regard des constructeurs de masse.
LES SUJETS EXPLOITÉS
Plusieurs sujets ont été exploités cette dernière semaine et notamment :
Bilan d’août / Les rendements américains au plus … hauts (des pays développés) / La stratégie value n’a plus la cote / La menace des zombies revient / L’option Jeremy Corbyn
LE GRAPHIQUE DE LA SEMAINE : Les années 2020 connaîtront les taux d’intérêt les plus bas depuis 5'000 ans !
SWOT : Sur la sellette
« Brexit souple ou dur » (opportunités et risques) après le report du Brexit au 31 octobre.
« Poursuite des effets de la réforme fiscale américaine » (opportunités). Les effets de la réforme fiscale américaine de début 2018 commencent à s’estomper.
Forces (+)
- Politiques monétaires très accommodantes
- Moindre appréhension d’un choc politique/géopolitique
- Niveau du chômage (États-Unis et Europe)
- Niveau de liquidité au plus haut depuis 10 ans
- Confiance des PMEs et des consommateurs aux États-Unis
- Vigueur du consommateur américain
Opportunités (+)
- Croissance américaine (toujours) vigoureuse
- Flexibilité des Banques Centrales
- Un Brexit «souple» *
- Poursuite des effets de la réforme fiscale américaine *
Faiblesses (-)
- Manque d’investissement en zone euro
- Performance des entreprises européennes (EPS)
- Absence de cohésion gouvernementale (Allemagne, France, Italie, Grande-Bretagne)
- Manque de vigueur économique allemande
- Cible d’inflation qui s’éloigne aux États-Unis
- Phase de transition de l’économie chinoise
- Blocage politique aux États-Unis (gouvernement divisé)
Risques (-)
- Erreur de politique monétaire
- Un Brexit «dur» *
- Tensions commerciales
- Décision surprise du gouvernement italien
- Evolution du prix du baril de pétrole
- Creusement du déficit budgétaire américain
- Evolution du secteur immobilier américain
SWOT est l'acronyme de Strengths, Weaknesses, Opportunities and Threats, soit l'équivalent traduit en français de l'analyse FFOM (Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces). Si l'analyse SWOT permet d’habitude de développer la stratégie marketing d'une entreprise et d'évaluer la réussite d'un projet, en étudiant conjointement différentes données, comme les atouts et les défauts de la société, mais également la concurrence ou les marchés potentiels, j’ai décidé de l’adapter aux marchés financiers il y a plusieurs années de cela. L'analyse SWOT permet donc un développement général des marchés en croisant deux types de données : internes et externes. Les informations internes prises en compte seront les points forts et les faiblesses du marché. Quant aux données externes, elles concerneront les menaces et les opportunités à proximité. Enfin, élément des plus intéressants, c’est un tableau qui est amené à évoluer en fonction de l’actualité, ce qui lui permet de refléter de manière hebdomadaire la tendance de fond des marchés financiers.
N'hésitez pas à vous adresser à votre interlocuteur privilégié chez Mirabaud ou à nous contacter ici si ce sujet vous intéresse. Avec nos spécialistes dédiés, nous nous ferons un plaisir d'évaluer vos besoins personnels et de discuter des éventuelles solutions d'investissement qui seraient adaptées à votre situation.
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