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Weekly Thoughts par Mirabaud Securities - 13 septembre 2019

Chaque vendredi, un aperçu des évènements significatifs de la semaine et leur impact sur les marchés, analysés par les spécialistes de Mirabaud Securities.

LES MARCHÉS : La BCE sur le gril

Les attentes étaient importantes sur les épaules de Mario Draghi. La réunion de mercredi a cependant laissé un goût amer aux investisseurs. En effet, si la BCE a annoncé plusieurs mesures, le consensus en attendait un peu plus et les perspectives quelque peu maussades concernant l’avenir de l’inflation et de la croissance en zone euro sont peu réjouissantes. Quoi qu’il en soit, sur la semaine, les principaux indices américains terminent en hausse. Même tendance positive pour les indices européens avec des hausses moyennes de près de 1.5% malgré les incertitudes entourant l’avenir du Brexit. En Asie, la majeure partie des indices ont aussi succombé à l’espoir de voir la Chine et les États-Unis renouer le dialogue commercial et d’assister à la fin de manifestations à Hong-Kong. Mais pour combien de temps ?

LES CHANGES : Le rand sud-africain

Le rand sud-africain est le grand gagnant de cette semaine face au dollar. Les cambistes et les investisseurs continueront de surveiller le projet de loi sur l'extension du Brexit et les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine. Ces deux événements continueront de dominer le sentiment de risque et auront une influence considérable sur la vigueur des monnaies émergentes, en particulier le ZAR. Dans les marchés émergents toujours, même tendance (toujours face au dollar) avec les progressions notoires du rouble russe ou encore de la roupie indonésienne. Parmi les membres du G10, la semaine écoulée a vu une nette détente sur le yen ainsi que sur le franc suisse, les valeurs refuges par excellence (face au dollar). Au niveau des hausses, notons la performance de la livre sterling, la couronne norvégienne ou encore le dollar australien.

LE SUJET : La génération automatique de langage

Vous n’êtes pas sans savoir que nous sommes des passionnés du domaine de l’intelligence artificielle. Vaste sujet qui a été exploité sous de nombreuses coutures, nous mettons en avant cette semaine une des facettes qui va rapidement devenir un thème d’investissement important : la génération automatique de textes en langage naturel (GAT ou NLG en anglais). Cette dernière est une sous-division de l'intelligence artificielle (IA) qui vise à produire du contenu ou un discours comparable à celui des humains à partir d’un ensemble de données (big data). Aujourd’hui, la NLG est partout et se développe à une vitesse exponentielle. En résumé, un logiciel de NLG a la capacité de raisonner et de rédiger comme un être humain mais à la vitesse de milliers de pages à la seconde. La NLG permet de démocratiser l'accès aux données et à leur analyse tout en garantissant leur bonne interprétation. La recherche sur la NLG se concentre surtout sur la création de programmes informatiques qui fournissent des points de données en rapport avec le contexte. Un logiciel NLG sophistiqué a la capacité d'extraire de grandes quantités de données numériques, d'identifier des modèles et de partager ces informations d'une manière facile à comprendre pour les humains. La rapidité du logiciel NLG est notamment utile pour générer des articles sensibles au facteur temps sur Internet. Dans le meilleur des cas, les résultats de NLG peuvent être publiés textuellement sous forme de contenu Web.

LA ZONE : La zone euro

Rarement une réunion de la Banque centrale européenne (BCE) aura suscité autant d’intérêt, de craintes, d’excitation ou encore de doutes. Cette réunion marquait aussi l’avant-dernière réunion sous la présidence de Mario Draghi avant l’arrivée, en octobre, de Christine Lagarde. Rappelons que l’actuel président, terminera officiellement son mandat le 31 octobre. Après avoir passé 8 ans à la tête de l’institution européenne, l’italien laissera sa place à des interrogations. Tiraillée par les tensions commerciales, le ralentissement économique mondial, la mollesse de l’inflation, les risques de Brexit, les tensions politiques, le vieillissement du « tissu productif » en Allemagne ou encore les dissensions au sein des membres de l’institution européenne, la BCE se devait de réagir. Elle l’a fait en annonçant :

  1. Une baisse du taux de dépôt de -0,4% à -0,5% en laissant inchangés les taux de refinancement (0,00%) et de facilité marginale (0,25%)
  2. Un programme de rachat d'actifs à raison de 20 milliards d’euros par mois à partir du 1er novembre pour une période indéterminée, financé par de la création de monnaie. Ce programme cessera peu avant le premier relèvement des taux d'intérêt.
  3. Un amendement des opérations TLTRO III de deux à trois ans pour être plus favorables
  4. Un système à deux niveaux de rémunération des réserves pour aider les banques à assurer la transmission de la politique monétaire. Les liquidités excédentaires des banques seront exemptées de taux négatifs. Cela sera-t-il nécessaire ? Rien n’est moins sûr.     

LA VALEUR : Hermès

Ce n’est pas la première fois que je vous parle d’Hermès, véritable quintessence du secteur du luxe, qui flirte avec ses plus hauts historiques malgré les incertitudes qui règnent au niveau de la croissance mondiale. Nous avons pris connaissance cette semaine de résultats semestriels à nouveau impressionnants avec un bénéfice net de 754 millions d'euros. Hermès a enregistré un premier semestre au beau fixe, sa marge opérationnelle se maintenant au plus haut, à 34,8% (soit très proche du niveau record de 34,9% atteint au cours du premier semestre 2018), grâce au succès de sa maroquinerie, notamment en Chine où le groupe de luxe continue d'enregistrer un fort niveau d'activité. L'impact du ralentissement à Hong Kong a été (et sera) compensé par un fort niveau d'activité en Chine continentale. Concernant le bras de fer commercial entre la Chine et les États-Unis, le sellier-maroquinier ne se dit pas impacté directement par le sujet des droits de douane sur ses produits. Au cours des six premiers mois de l'année, les ventes d'Hermès en Asie hors Japon ont bondi de 18%. Le groupe confirme une nouvelle fois un objectif de progression du chiffre d’affaires ambitieux. What else?

LES SUJETS EXPLOITÉS

Plusieurs sujets ont été exploités cette dernière semaine et notamment :

BCE : mode d’emploi / Et si on investissait dans la NLG ? / Il y a rotation sectorielle et rotation sectorielle / Et si on passait le mois de septembre sans encombre ? / Réunion de la BCE

LE GRAPHIQUE DE LA SEMAINE : Brexit : what’s next?

SWOT : Sur la sellette

« Brexit souple ou dur » (opportunités et risques) après le report du Brexit au 31 octobre.

« Poursuite des effets de la réforme fiscale américaine » (opportunités). Les effets de la réforme fiscale américaine de début 2018 commencent à s’estomper. 

Forces (+)
  • Politiques monétaires très accommodantes
  • Moindre appréhension d’un choc politique/géopolitique
  • Niveau du chômage (États-Unis et Europe)
  • Niveau de liquidité au plus haut depuis 10 ans
  • Confiance des PMEs et des consommateurs aux États-Unis 
  • Vigueur du consommateur américain
Opportunités (+)
  • Croissance américaine (toujours) vigoureuse
  • Flexibilité des Banques Centrales
  • Un Brexit «souple» *
  • Poursuite des effets de la réforme fiscale américaine *
Faiblesses (-)
  • Manque d’investissement en zone euro
  • Performance des entreprises européennes (EPS)
  • Absence de cohésion gouvernementale (Allemagne, France, Italie, Grande-Bretagne)
  • Manque de vigueur économique allemande
  • Cible d’inflation qui s’éloigne aux États-Unis
  • Phase de transition de l’économie chinoise
  • Blocage politique aux États-Unis (gouvernement divisé)
Risques (-)
  • Erreur de politique monétaire
  • Un Brexit «dur» *
  • Tensions commerciales
  • Décision surprise du gouvernement italien
  • Evolution du prix du baril de pétrole
  • Creusement du déficit budgétaire américain
  • Evolution du secteur immobilier américain

SWOT est l'acronyme de Strengths, Weaknesses, Opportunities and Threats, soit l'équivalent traduit en français de l'analyse FFOM (Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces). Si l'analyse SWOT permet d’habitude de développer la stratégie marketing d'une entreprise et d'évaluer la réussite d'un projet, en étudiant conjointement différentes données, comme les atouts et les défauts de la société, mais également la concurrence ou les marchés potentiels, j’ai décidé de l’adapter aux marchés financiers il y a plusieurs années de cela. L'analyse SWOT permet donc un développement général des marchés en croisant deux types de données : internes et externes. Les informations internes prises en compte seront les points forts et les faiblesses du marché. Quant aux données externes, elles concerneront les menaces et les opportunités à proximité. Enfin, élément des plus intéressants, c’est un tableau qui est amené à évoluer en fonction de l’actualité, ce qui lui permet de refléter de manière hebdomadaire la tendance de fond des marchés financiers.

Information importante

N'hésitez pas à vous adresser à votre interlocuteur privilégié chez Mirabaud ou à nous contacter ici si ce sujet vous intéresse. Avec nos spécialistes dédiés, nous nous ferons un plaisir d'évaluer vos besoins personnels et de discuter des éventuelles solutions d'investissement qui seraient adaptées à votre situation.

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