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Wealth Management

Situation rare dans le domaine des politiques monétaires

Pour la première fois en plus de 20 ans, la Banque centrale européenne pourrait baisser ses taux avant la Réserve fédérale américaine. Découvrez le dernier point de vue de notre experte Catherine Reichlin, Analyste obligataire senior, dans l'AGEFI.

Nous nous apprêtons à vivre une situation rare dans le domaine des politiques monétaires: la Banque centrale européenne (BCE) pourrait baisser son taux de référence avant la Réserve fédérale américaine (Fed). Depuis le début des années 2000, il s’agirait de la première fois. Au début de cette année, le marché s’attendait à ce que la BCE baisse ses taux légèrement plus que la Fed: les anticipations étaient de six baisses aux Etats-Unis et entre six et sept en Europe.

Alors que le milieu de l’année s’approche, où en sommes-nous? Aucun des deux acteurs n’a encore baissé son taux de référence et, au sein des pays du G10, c’est la Suisse qui a été la première à débuter un cycle d’assouplissement monétaire. En Europe, le marché intègre une baisse en juin mais pour les Etats-Unis l’image est moins claire: si certains attendent une baisse en juillet, les probabilités implicites des contrats futures n’intègrent aucune baisse avant novembre. Elle sera peut-être suivie d’une seconde en décembre avec une probabilité de 50%. L’Europe pourrait donc baisser davantage et plus rapidement ses taux que les Etats-Unis en 2024!

Un des nœuds de cette différence réside dans l’inflation et la perception de son évolution. Si en Europe la BCE se dit «vraiment confiante» quant au fait d’avoir l’inflation «sous contrôle», l’histoire est différente pour la Fed. Depuis des chiffres de l’inflation pour le mois d’avril, publiés mi-mai, légèrement en dessous des attentes, la Fed tempère les attentes du marché quant au timing et l’amplitude des baisses de taux à venir. Pléthore d’intervenants de la banque centrale s’exprime sur le sujet avec un fil conducteur commun: il faudra plus qu’une donnée isolée pour s’assurer que l’inflation est sous contrôle et que le cycle d’assouplissement monétaire puisse débuter «plus tard cette année, ou au début de l’année prochaine».

Autant dire que la volatilité est de mise et que les rendements obligataires font régulièrement des swings, à l’image du 10 ans américain qui a débuté l’année à 3,89%, a grimpé jusqu’à 4,70% fin avril et se situe actuellement à 4,43%. Si les attentes sont différentes, les performances des marchés obligataires gouvernementaux sont proches: -1,56% aux Etats-Unis et -1,39% en Europe. A noter qu’en Europe, les disparités sont de taille: -2,57% en Allemagne contre 0,58% en Italie qui a bénéficié d’un resserrement de sa prime de risque. En Suisse, le marché obligataire fait «moins mal» mais reste en territoire négatif cette année avec -0,91%.

Entre les banques centrales qui ont déjà baissé leurs taux (Suisse), celles qui s’apprêtent à le faire (Europe) et celles qui temporisent (Etats-Unis), il est intéressant de constater que leurs marchés obligataires mènent leur barque sans totalement intégrer les anticipations de baisses de taux, et proches de leurs plus hauts de ces dernières années, les rendements obligataires laissent encore de belles occasions d’entrées pour les investisseurs qui n’auraient pas sauté le pas et acheté des obligations.

Nous vous invitons également à découvrir d'autres points de vue de Catherine Reichlin dans sa chronique mensuelle pour l'AGEFI.

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N'hésitez pas à vous adresser à votre interlocuteur privilégié chez Mirabaud ou à nous contacter ici si ce sujet vous intéresse. Avec nos spécialistes dédiés, nous nous ferons un plaisir d'évaluer vos besoins personnels et de discuter des éventuelles solutions d'investissement qui seraient adaptées à votre situation.

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